Antoine Bouvier, ex-membre de l'équipe de France de telemark, passionné de montagne
Après la traversée des Lyskamm en juillet, me voici de retour dans le Valais en cette mi-août pour une nouvelle chevauchée d’arêtes au-delà de « 4000 », cette fois-ci entre le Lenzspitze (4294m) et le Nadelhörn (4327m), au départ de Saas-Fee, avec l’ami François. Nous n’avons fait qu’une course ensemble avec François, mais pas n’importe laquelle : la traversée des Grandes Jorasses, accompagnés par nos guides respectifs Mathias et Polo, en août 2016 ! (à revoir ICI). Cette course m’avait beaucoup marqué et m’a orienté dans cette pratique de la haute-montagne.
La traversée Lenzspitze-Nadelhörn est un itinéraire esthétique qui donne envie, à lire le topo : tout d’abord la montée à « la cabane » Mishabelhütte et son accueil renommé chaleureux, puis l’arête Est mixte menant au Lenzspitze, avec un rocher « moyen », et enfin une traversée sur une arête cette fois-ci « en très bon rocher » jusqu’au Nadelhörn… Et bien allons voir si tout cela se confirme !
Ce fut une course « plaisir », très variée, jamais très dure, mais avec un paysage et des couleurs au lever du jour exceptionnelles… et un bel aperçu de tous les autres sommets du Valais et leurs arêtes esthétiques… A suivre !
Bonne fin d’été à tous !
Antoine
La traversée des Lyskamm, à cheval entre Italie et Suisse, est l’une de ces belles arêtes neigeuses des Alpes, haute perchée en altitude, à près de 4500m d’altitude. Cet été les conditions sont excellentes, même en cette fin du mois de juillet. Nous sommes donc allés découvrir ce beau massif, bien fourni en « 4000 », avec Charlie, Thibaut et Mathieu.
Nous avons opté pour la traversée d’Est en Ouest, depuis le refuge Citta di Mantova (3498m), rapidement atteint à l’aide de 3 remontées et une demi-heure de marche ! On a connu plus éprouvant comme accès au refuge ! Mais c’est agréable aussi 🙂
Départ à 4h30 le lendemain, avec un échauffement en douceur, accompagnés par le lever du soleil pour rejoindre le col du Lys. Nous prenons ensuite pied sur l’arête, pour un beau voyage de quelques kilomètres sur cette arête effilée : pour rejoindre d’abord le Lyskamm Oriental (4527m) puis le Lyskamm Occidental (4479m). Redescendus au col Felik, nous en avons encore sous le pied pour ajouter un autre « 4000 » dans la besace, le Castor (4228m), par l’arête SE. Nous descendons en passant au refuge Quintino Sella al Felik, avant de rejoindre le village de Stafal, point de départ de la veille dans la vallée de Gressoney, pour boucler ce joli tour !
Une bien belle virée en montagne, où l’on aura pris le temps d’apprécier le paysage, tout en ayant le pas léger et rapide… un sentiment de liberté et de plénitude en montagne qui nous « y » fait revenir encore et encore…
A bientôt,
Antoine
En ces temps compliqués, nous sommes partis nous évader et surtout nous régaler dans notre belle montagne environnante, avec Florent et Quentin. En étant encore plus prudent que d’habitude. Quel plaisir de se connecter aux choses simples qui nous entourent et de partager une matinée en montagne avec les amis !
Direction donc les Quatres Têtes, au-dessus de Sallanches, pour s’enfiler dans un petit couloir que je n’avais encore jamais remarqué, alors que je l’ai dans mon champ de vision tous les matins en allant au travail !
On en a pris plein les mirettes pour cette première sortie de l’hiver côté Aravis ! Probablement la dernière aussi…
Bon courage à tous, prenez soin de vous
Antoine
Quelques messages échangés, et la décision est prise : on monte à Sölden pour l’ouverture de la coupe du monde de ski ! Une première pour moi. Certes c’est pas à côté (8-9h de route), mais franchement ça vaut le détour ! La piste raide et impressionnante, l’ambiance festive « à l’autrichienne », une météo parfaite… Le récit de l’intérieur de ce beau week-end de sport 😉
Voilà, Sölden de l’intérieur, ça donne ça ! Du ski, de la bière, des saucisses, du Jäger, des champions et une ambiance de feu ! A tester !
A bientôt,
Antoine
Nous avons profité des globules accumulés sur la voie royale du Mont-Blanc le week-end dernier pour repartir vers les sommets avec le pas léger, cette fois-ci à l’Aiguille des Glaciers, par l’arête Kuffner. Au départ de la Ville des Glaciers, après les Chappieux, nous avons rejoint le col de la Seigne, pour basculer côté italien et rejoindre le bivouac d’Estelette. Un secteur très sauvage, avec vue imprenable sur la face ouest du Mont-Blanc et le val Veny. Puis nous avons continué sur le fil de l’arête Kuffner, jusqu’à l’Aiguille des Glaciers, puis le Dôme des Glaciers, avant de redescendre au point de départ par le Glacier des Glaciers… une belle sortie en boucle en toute tranquillité !
On aura pas traîné pour boucler la boucle avant les orages annoncés. Quel plaisir d’évoluer dans ce secteur sauvage, sur un rocher parfois compact, parfois plus scabreux, où la vigilance est de mise. Merci à nos partenaires de bivouac pour la bonne ambiance et pour nous avoir laissé un peu de place !
A bientôt !
Antoine
Cela faisait quelques années déjà que cette longue arête qui mène jusqu’à l’Aiguille de Bionnassay m’attirait… Par son esthétisme, sa ligne évidente et sauvage, « sur le fil », depuis le col de Tricot, en passant par les pointes inférieure, centrale, supérieure de Tricot, puis l’Aiguille de Tricot et enfin la belle et imposante Aiguille de Bionnassay. Qui domine le Val Montjoie du haut de ses 4052 m d’altitude. Et surtout, cerise sur le gâteau, avec quelques efforts supplémentaires le voyage se termine au sommet du Mont-Blanc !
Jour 1 : Miage (1560m) > Aiguille de Tricot (3665m)
Parti de bonne heure de Miage avec Kaboul et Greg, nous rejoignons assez vite le col de Tricot, avant de s’embarquer dans cette longue traversée d’arête ! Du rocher plutôt instable, où il faut être « chat », tout en cherchant son chemin sur le fil et de part et d’autre de l’arête.
Jour 2 : Aiguille de Tricot (3665m) > Aiguille Bionnassay (4052m) > Pitons des Italiens (4051m) > Mont-Blanc ! (4810m)
Après une nuit à la belle étoile « plutôt reposante » de l’avis de tous, nous voilà repartis à 4h du matin. Nous savons que la journée va être longue, en dénivelé, mais surtout en kilomètres, et avec l’altitude en plus… Il va falloir gérer l’histoire !
Nous avons eu peur que la canicule empêche un bon regel nocturne. Au final les conditions étaient parfaites : neige regelée, pas de risques d’orage (pour le bivouac c’est mieux 😉 ), face nord et arête de Bionnassay en top condi…
Heureux d’avoir su saisir ce créneau, assez rare pour tenter ce type de courses… Désormais je regarderai cette longue arête menant à la Bionnassay d’une autre manière, non plus comme celui qui rêvait de la grimper, mais comme celui qui l’a parcouru de bas en haut, avec tous les souvenirs que j’y ai ramassés…
A bientôt !
Antoine
« Mission Plan Glacier », ou comment passer 2 jours dans un cadre incroyable, sans croiser une seule âme, à deux pas de la maison ! Ajouter à cela un peu de chance avec la météo – 2 journées de beau temps précédés d’une belle chute de neige – , un compère motivé en la personne de Kaboul, et le tour est joué !
Jour 1 : couloir Ouest du col de Miage, sous le refuge Durier
Partis de très bonne heure depuis la Gruvaz, nous avons rejoint les chalets de Miage puis Plan Glacier, dans une neige profonde et une ambiance hivernale pour un mois de mai. Le cirque de Plan Glacier, vierge de toute trace, nous dévoilait alors tout son potentiel. Après s’être délaissés de quelques affaires et vivres, nous avons poursuivi la montée le long du glacier de Miage puis dans le couloir Ouest pour rejoindre le col de Miage, au niveau du refuge Durier. Vu les tonnes de neige que nous avions brassées à la montée, la descente dans le couloir s’annonçait épique…
Après cette descente de rêve il nous a fallu remettre les peaux pour monter au refuge de Plan Glacier, caché sous près de 2,50m de neige ! A coups de sonde et de pelle nous avons finalement réussi à trouver le bord du toit pour atteindre la terrasse et l’entrée ! Ouf, nous ne dormirons pas dehors ce soir !
Jour 2 : Face Nord des Dômes de Miage, en diagonale
Le plan du jour est de remonter dans nos traces de la veille pour rejoindre le col de Miage, de poursuivre sur l’arête en direction des Dômes de Miage, avant de plonger dans la face Nord, sur une entrée qui semble praticable à ski, et sans glace… Croisons les doigts pour que les jambes, le beau temps et les conditions soient encore avec nous !
Deux journées magiques, chargées en émotions et en dénivelé… quel plaisir de lire, d’évoluer et de « faire corps » avec la montagne dans ce petit coin de paradis !
A bientôt !
Antoine
Et voici la suite de nos aventures dans le Petit Caucase, avec Guigui et Alex, cette fois-ci de l’autre côté de la frontière, en Arménie ! Après une bonne après-midi de route et de piste infâme, un stop dodo sur la route à Vanadzor, nous voilà pile on-time pour le petit-déjeuner au bord du lac Sevan, sorte de mer intérieure couleur bleu-vert, contrastant avec le blanc des volcans environnants. Comme lors de notre arrivée en Géorgie, une « acclimatation » en station semble idéale, pour repérer les conditions de neige et les montagnes du secteur. Direction donc Tsakhkadzor, l’une des 3 stations de ski en Arménie, de loin la plus grande (4 télésièges 2 places, et 1 télésiège 4 places !), pour une bonne journée de carving ! La suite se fera en rando dans la vallée voisine d’Hankavan et Artevaz, avant de finir le trip dans la (très) belle capitale de la Géorgie, Tbilissi.
Le récit en images, c’est par là !
Fini le ski, on range les palins dans les housses et on file direction Tbilissi pour un week-end reposant… ou pas !
Et ce voyage touche à sa fin. Ce fut un beau cocktail d’aventures, de sport, d’amitié et de rencontres, comme on l’avait imaginé. Alors l’année prochaine, on repart où ?! 😉
A bientôt,
Antoine
Nous sommes partis à l’Est avec Alex et Guilhem, à la recherche d’aventures et d’exotisme, et de neige aussi, à la frontière entre l’Asie et l’Europe, coincés entre la Mer Noire et la Mer Caspienne, du côté de la Géorgie et de l’Arménie. La Géorgie détient de hautes montagnes, au Nord avec le Haut Caucase, frontalier avec la Russie, et au Sud, en bordure avec la Turquie, l’Arménie, et l’Azerbaïdjan, avec le « Petit Caucase ». C’est là que nous avons décidé de partir poser nos spatules, à la découverte des volcans et des habitants de cette région, réputés pour leur hospitalité…
Alors, prêt pour une immersion en Géorgie ? C’est parti !
Bakuriani ski resort
Rien de tel pour s’imprégner de l’ambiance qu’un « warm-up » en station. Direction Bakuriani, 2ème plus grosse station du pays, à 2h de route de Tbilissi, la capitale. Deux secteurs, quelques belles remontées mécaniques, et … bonus, 30 cm de neige fraîche pour nous souhaiter la bienvenue !
En route vers Akhalkalaki
Après ces 2 jours de poudre, nous voilà affûtés pour grimper un premier sommet aux alentours de Bakuriani… Pas de bol, 2 militaires nous arrêtent au pied de la montagne : accès interdit ! « no ski touring here » ! Contrôle des papiers et demi-tour… Ce sera donc une journée de route vers Akhalkalaki, puis Abuli pour notre objectif du lendemain, le volcan Didi Abuli (3301m).
Abuli et le Didi Abuli
Abuli, finally ! Nous savons qu’il n’y a pas d’hôtels dans ce village, mais nous décidons de partir à la rencontre des habitants pour vivre cette fameuse hospitalité dont on nous a tant parlé. Le village à peine traversé que Sevan nous invite à rentrer dans sa maison. Il y vit avec ses parents, sa femme Melania et leurs 3 enfants. Les femmes s’affairent pour nous offrir un dîner copieux, dont le traditionnel khachapuri, sorte de pain fourré au fromage. Nous discutons avec le langage des signes et Google Translate, plus qu’utile pour se comprendre ! Peu de personnes parle anglais, et nous ne parlons ni géorgien, ni russe, ni arménien ! Après une nuit de repos et un bon p’tit déjeuner, nous voilà repartis skis au pied à l’attaque du Didi Abuli.
Nous partons d’Abuli heureux d’avoir vécu de tels instants, et plus que motivés pour rejoindre un autre village de bergers, Samsari, d’où nous pourrons rejoindre le Didi Samsari (3281m) le lendemain.
Samsari et Didi Samsari
Après 2 bonnes heures de pistes boueuses remplies d’ornières, nous arrivons enfin à Samsari (le copilote n’aurait à priori pas choisi la route la plus facile…). Un groupe d’hommes se trouve au centre du village. Guigui tente de mimer « dodo » « ici ». Un homme nous fait signe de le suivre, nous traversons avec lui le village, jusqu’à la maison d’Andrej. Après quelques secondes de réflexion, Andrej nous invite également à le suivre… en face de chez lui, à côté de l’écurie des bêtes, dans le local de stockage des patates, qui sera notre abri du soir ! La famille et les voisins s’activent pour mettre le poêle en route, réparer l’ampoule (avec un briquet en guise de pince à dénuder!), et nous préparer de modestes lits… Une heure plus tard nous voilà parfaitement installé ! Nous sommes une nouvelle fois ébahis par l’accueil et la gentillesse des habitants…
En seulement 5 jours, nous avons vécu des moments intenses et de magnifiques rencontres. Des gens avec une vie simple, froids au premier abord mais tellement généreux dès cette barrière franchie. Vivant dans des endroits reculés, austères, mais connectés comme nous au reste du monde via internet, les smartphones et les réseaux sociaux… Contraste saisissant !
La suite des aventures au prochain épisode, cette fois-ci de l’autre côté de la frontière, en Arménie !
Nakhvamdis ! ნახვამდის ! Bye !
Antoine
L’exploration du Val Montjoie continue… dans la combe d’Armancette et ses quelques lignes de cascade de glace. Avec Greg nous étions bien accompagnés par 2 guides de luxe, Florent le jeune aspirant bientôt guide et Firmin l’expérimenté, pour une découverte de la « ligne principale » d’Armancette (cascade de 4 longueurs). Une belle approche en ski dans la combe d’Armancette, depuis les Contas, qui nous aurait presque dissuadé d’aller se cailler les miches sur une cascade, alors que plusieurs couloirs full poudre s’offraient à nos yeux de l’autre côté de la combe… heureusement la journée était encore longue pour, pourquoi pas, s’offrir ce double plaisir cascade + poudreuse…
Et voilà un bel enchaînement rive droite / rive gauche de la combe d’Armancette pour une journée bien complète en montagne !
Arvi
Antoine